À ceux qui laissent la place,
À ceux qui laissent s’instaurer l’oubli, le silence
Ou au contraire une empreinte assourdissante
À ceux qui s’en vont laissant des souvenirs, de la joie
À ceux qui s’envolent laissant un gâchis
À ceux qui emportent leurs secrets dans les cieux
À ceux qui les déposent sur le point de mourir
Accompagner nos ancêtres
Porter le deuil
Honorer la mémoire
D’une vie accomplie parfois pour la gloire parfois pour le mépris
Comment accompagne-t’on cette seconde catégorie ?
Peut-on garder nos larmes puisque de toutes façons il n’y en a pas.
Voilà ce qui me traverse en ce matin, cette journée de perte
Comment accompagner le chagrin inexistant
Comment accompagner les maltraitants, les mal-aimants ?
À nouveau, dans le respect
Le respect de la vie qui a été vécue
Les drames qui l’ont accompagnés
Et l’incapacité pour certain à accéder à la résilience
C’est comme ça qu’on relève le gâchis,
Que de la boue, nous faisons de l’argile,
Que de l’argile, nous cicatrisons pour devenir plus solide
Devenir pierre, devenir roc et élever des cathédrales
Des coeurs de compassion, de compréhension, de pardon
Il en faut du chemin pour parvenir au seuil
Mais la boue, une fois transformée révèle des trésors sous nos pieds fatiguées
Le poids de la légèreté quand l’autre s’en est allé
Ne laisser aucune blessure derrière soi
Le chemin d’un être à mes yeux repose dans le fait de partir en paix
Redresser les huttes penchées qu’on a reçu en héritage
Ôter la misère et les crevasses de nos coeurs meurtris
Puis semer
Semer de la joie
Semer de l’envie
Semer de la Vie
Récoltera qui peut
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